Avec ses effluves d’un inhabituel printemps précoce, le mardi 5 mars 2024 avait des allures de mi-avril avec son soleil radieux et son chaleureux mercure en hausse. Dans les Cantons-de-l’Est, l’hiver est au sec avec les champs de la plaine montérégienne dépossédés de neige. Les conditions étaient pourtant toutes réunies pour aller contredire le syndrome du « pas de neige en ville – pas de neige à la montagne ». Mission accomplie !!!
Comme nombre de stations de ski au Québec, Bromont, montagne d’expérience vit une saison ardue tant sur le plan météorologique qu’économique. À la météo en yoyo sans réelles tempêtes cet hiver, s’ajoute la désertion post pandémie d’un bon nombre d’abonnés de saison dont le chiffre colporté par la rumeur est loin d’être négligeable. Ces deux facteurs expliquent et justifient pleinement les efforts de rationalisation des opérations qui ont malheureusement soulevés l’ire des skieurs exigeants, ne leur en déplaisent !
Conséquemment, il y a ceux qui regardent la moitié du verre vide sans égard à la moitié pleine qui est celle alimentée par la puissante usine de neige fabriquée à BME. Sans cette capacité, il y a longtemps que les pistes de ski auraient déjà fait place aux sentiers de vélo de montagne.
Après avoir ratissé une bonne part du domaine skiable, force est de constater qu’il y a certes des zones fragiles, mais aussi des secteurs ayant un bon matelas de neige engrangée qui se distinguent fort bien des boisés sans neige.
Dans ce contexte particulier, voire historique que nous connaissons, il faut reconnaitre que le PDG de Bromont, montagne d’expériences a gagné son pari. Alors qu’il était président de l’Association des stations de ski du Québec il y a quelques années, Charles Desourdy martelait auprès de ses pairs que les changements climatiques n’étaient pas un leurre et que la survie de l’industrie du ski passait par des investissements massifs dans ce que l’on appelle faussement de la « neige artificielle » plutôt que de la « neige fabriquée ». La réalité de cette saison météorologiquement chaotique lui donne raison.
CONDITIONS DE FIN DE SAISON PRÉCOCE
Les conditions de ce mardi de Relâche n’avaient rien d’hivernales. Arrivé à +5’C, reparti à +14’C, on aura noté que la neige lourde n’est pas l’apanage de tous car plusieurs auront écourté leur visite. Pour ceux qui savent s’adapter, le plaisir était tout de même au rendez-vous. Il importe ainsi de skier tôt, ne pas chercher la perfection dans ses virages et viser des pentes au dénivelé moins prononcé à moins qu’on aime les champs de bosses.
Sous fréquenté, le Versant des Cantons offrait d’intéressantes conditions grâce à son exposition au Nord. Sa lente remontée d’une douzaine de minutes était largement compensée par le soleil en plein visage, l’écoute des ruisseaux déjà gorgés par la fonte et un chevreuil discrètement couché en bordure de piste se fondant discrètement dans la nature. (pas de photo malheureusement).
Bien sûr la pluie de mi-relâche n’aidera pas à la perception qu’il se fait encore du ski en station, mais sachons reconnaître qu’il y en a beaucoup qui y trouve leur compte même avec un plaisir différent de celui des conditions de janvier. Et j’étais de ceux-là.
HARO SUR LES SKIEURS-DÉNIGREURS
Il est triste de voir l’acharnement de skieurs frustrés de ne pas vivre la saison qu’ils espéraient, jeter leur fiel sur les réseaux sociaux sans égard envers ceux qui apprécient toujours différemment cette saison particulière.
NDLR : Le modérateur de la page Facebook Mordus de ski a eu la juste réaction de retirer la publication qui suscitait une polémique non souhaitée. En publiant des photos apocalyptiques hors contexte de la réalité dans les pistes, plusieurs oublient de ce fait le tort qu'ils causent à des stations qui redoublent d’efforts souvent remarquables afin d’offrir des conditions plus qu’acceptables. Dans un élan de pur individualisme, plusieurs oublient alors le préjudice qu’ils causent à une industrie qui emploie des milliers de personnes y trouvant leur gagne-pain. Et que dire de ceux qui donnent bénévolement de leur temps ?
On oublie trop vite que l’industrie du ski n’est pas responsable des aléas météorologiques et qu’elle ne néglige quand même aucun effort ou investissement pour satisfaire leur passion. Pareille publication sur les réseaux sociaux, c’est malheureusement se tirer dans le pied. Triste !!!
Très bon reportage et commentaires juste. Prendre note qu’il est possible de fabriquer de la neige avec des perches à partir de -2c humide en ayant la bonne configuration de buses et ratio air/eau. Les équipements d’enneigement des 10 dernières années le permettent très bien. Bonne fin de saison à tous.