Imaginez un village de près d’un millier de bâtiments délibérément détruit pour faire place à une base militaire plus tard démembrée pour donner naissance à l’un des plus beaux parcs de l’état de la Floride. Voilà l’histoire du Jonathan Dickinson State Park qui s’est jouée en trois actes au siècle dernier. Situé au nord de West Palm Beach, ce parc est l’antidote parfait à l’omniprésence immobilière et commerciale de cette région de la Côte Est.
Le parc s’étend sur plus de 10,000 acres de brousse parsemés de pins qui se découvre surtout à vélo au gré d’une belle piste cyclable ou encore en cohabitation sécuritaire avec la route des voitures ou encore en sentiers de vélo de montagne quoiqu’il n’y a pas de montagne. On parlera plutôt de vélos hors-piste toutefois fort prisés avec un réseau bien déployé.
En fait la seule montagne, pour ne pas dire colline, constitue le plus haut dénivelé du sud de la Floride avec ses 26 mètres (86 pi) d’altitude. À son sommet, on y retrouve un joli belvédère, le Hobe Mountain Observation Tower, qui permet par temps clair de voir au loin la mer et les environs immédiats avec ses quelques rares vestiges du passé.
Il y a beaucoup à voir, mais encore faut-il être patient et attentif. Plus de 140 espèces d’oiseaux ont été répertoriés dont plusieurs oiseaux de proie. Il y a une intéressante boucle de randonnée pédestre qui plairera aux randonneurs. La balade à vélo est facile et saura être agrémentée de curiosités comme celle d’apercevoir des alligators.
Le coût nominal d’accès au parc ne devrait pas rebuter les plus pingres qui rateraient alors une belle opportunité de découverte. À $6 par véhicule, sans égard au nombre d’occupants, c’est une aubaine. Une fois la guérite franchie, rendez-vous à l’extrémité du chemin du parc 6km plus loin. On y gare alors la voiture face à l’intéressant centre d’interprétation ou devant les 4 pavillons de piquenique.
Là débutera la randonnée cyclable alors que les non-cyclistes préfèreront peut-être faire une sortie en kayak ou en planche à pagaie en location ou s’offrir une excursion commentée en bateau à bord du Loxahatchee Queen II. Une rampe de mise à l’eau pour ses propres embarcations est disponible. Les randonnées pourront toutes culminer en piquenique quoiqu’on puisse se sustenter dans un petit casse-croûte terrasse.
CAMP MURPHY
Avant de devenir officiellement un State Park, le territoire était occupé durant la deuxième guerre mondiale par la Southern Signal Corps School. Il s’agissait d’une base militaire ultra secrète où près de 6,000 hommes y obtenaient une formation en matière de radars.
Il appert que la végétation et la configuration des lieux favorisaient le camouflage de près d’un millier de bâtiments divers. Au démantèlement de la base de Camp Murphy en 1944, l’endroit aura brièvement servi à loger des travailleurs étrangers.
DEUX CAMPINGS
Au gré de la randonnée cycliste, une incursion dans l’un des deux campings du parc permet de voir la qualité des installations malgré l’absence de végétation protectrice. Les lieux sont bien entretenus avec des pavillons de services complets.
Le Pine Grove Campground est doté de 92 emplacements de 3 services alors que le River Campground en compte 52, pourvus uniquement de services d’eau et d’électricité. La longueur maximale des VR autorisés au Pine Grove est de 12,2 m (40 pi) tandis que la limite est de 11 m (36 pi) au River.
Pour un jour ou un séjour… ça vaut le détour !
Visité plus d’une fois entre 2017 et 2020