Tandis que la grande majorité des campings du Québec vieillissent mal et ont souvent peine à répondre aux demandes et exigences d’une clientèle exponentielle issue de la pandémie, un endroit émerge du lot avec un aménagement réfléchi, planifié et ordonné. Le Domaine Le Dauphinais d’Hemmingford n’est peut-être pas pour tout le monde, mais il répond aux attentes de bien du monde.
Devant la difficulté de trouver la disponibilité souhaitée ou encore des sites adaptés aux gabarits des VR d’aujourd’hui, plusieurs caravaniers se tournent vers la sédentarité en camping. La forte demande pour ces sites saisonniers en est un exemple éloquent à laquelle faut ajouter celle des nomades (fulltimers) cherchant une qualité du lieu comme celui qu’ils ont abandonné en quittant maison.
C’est là le segment de la clientèle du Domaine Le Dauphinais pour ceux qui ne souhaitent pas habiter un camping de saisonniers à l’aménagement débridé et souvent hétéroclite ou encore investir son capital pour un camping moderne et haut de gamme. Les saisonniers du Dauphinais y trouvent leur compte au prix de ce que leur coutaient leurs taxes et autres frais inhérents sans devoir entacher/immobiliser leur capital.
Situé à un jet de pierre de la frontière américaine, le camping peut être qualifié d’hybride hébergeant roulottes, principalement à sellette, et motorisés bien sûr, mais aussi une forte proportion de la nouvelle tendance pour les roulottes de parc ou modèles modernes ILO à ne pas confondre avec maisons de parc qui ne sont pas permises.
La cohabitation de ces 2 types d’habitation est harmonieuse et l’ensemble est soigné, chaque occupant prenant un soin jaloux à l’aménagement de leurs terrains qui n’ont rien de kitch comme dans certains autres campings. À cet égard, la direction veille au grain pour qu’il n’y ait pas d’excès ou de débordement.
La quiétude du lieu, niché en pleine nature et sans bruit est un trait dominant tout comme la vitesse imposée à 8km/h sur le site qui est respectueusement et rigoureusement respectée comme on en voit rarement dans un camping.
On y retrouvera bien sûr tous les services auxquels on s’attend à l’exception d’un parc pour enfants, ce qui témoigne de la volonté de rejoindre une clientèle adulte de 50 ans et plus comme l’on retrouve fréquemment dans certains campings chez nos voisins du sud. La marmaille est bienvenue en visite sans y trouver cependant son plaisir comme dans un camping familial.
LE SOUCI DE LA PLANIFICATION
Le promoteur aurait pu tomber dans la facilité de la tendance chez certains campings reconvertis qui offrent des lots à vendre. Il a plutôt préféré garder le contrôle sur le développement de l’endroit lequel aurait été altéré par les volontés d’un syndicat de copropriétaires n’ayant pas nécessairement les mêmes visées.
Il faut s’arrêter aux détails pour voir combien rien n’a été négligé pour répondre aux nouvelles normes et exigences non seulement gouvernementales, mais aussi aux attentes des caravaniers/campeurs d’aujourd’hui. Le terrain de pickleball a été aménagé loin de la zone habitée afin de ne pas subir l’inlassable et irritant bruit des échanges des joueurs. Idem pour la seconde salle communautaire en voie d’être finalisée où les activités animées ne risquent pas d’irriter la quiétude des campeurs.
La région baigne dans un microclimat qui permet des saisons allongées qui plaisent aux Snowbirds contraints par le fameux 180 jours. La tuyauterie et le réseau sanitaire sont adaptés en conséquence. En roulotte ou modèle ILO aux allures contemporaines, ceux qui ne pourraient migrer vers le sud pourront ainsi maintenir résidence au Québec.
SITES VOYAGEURS
La popularité de l’endroit est telle que le développeur a peine à répondre à la demande ralentit par les obligations environnementales qui obligent à un imposant cahier de charges. Pas surprenant que le peu de sites voyageurs se traduisent rapidement en sites saisonniers ne laissant qu’un maigre 5-10% de l’ensemble de 222 sites pour les visiteurs/voyageurs.
Ces sites deviennent rapidement en quelque sorte « la dégustation de bout d’allée chez Costco » qui fait gagner un nouveau saisonnier d’autant plus que ces sites sont impeccables et répondent parfaitement aux attentes de la clientèle-voyageur d’aujourd’hui.
Ils sont larges et long sur gravillon ainsi qu’au niveau. 50 ampères stable, table de piquenique de qualité, terrain soigneusement gazonné et entretenu, pas surprenant qu’on s’y plaise tant à un prix de séjour plus qu’abordable.
L’AVENIR
Les développeurs ont peine à maintenir la cadence du développement de son vaste terrain de 86 acres à l’immense potentiel. 92 terrains additionnels étaient en cours d’aménagement à l’automne 2021, dont une quarantaine seront dévolus au caravaniers voyageurs. Un investissement de plus de 2M $.
SI LOIN ET SI PRÈS
Le dernier droit de l’autoroute 15 jusqu’au camping fait dire « Pourquoi irait-on s’établir si loin des grands centres quand le vieillissement oblige à une plus grande proximité de services ? » On trouvera la réponse dans la mise en perspective du lieu où il faudra relativer les distances.
Du camping au carrefour de la 30 et de la 15, aux limites de Candiac/Laprairie, le Costco, Walmart, supermarchés et quincaillerie nécessiteront environ 40 minutes de déplacement. Mieux encore, la voisine américaine de Plattsburgh n’est qu’à 20 minutes avec une frontière rouverte. On mettra 45 minutes pour rejoindre le Centre hospitalier Anna-Laberge de Chateauguay.
Voilà qui s’avère des temps de parcours normal si on pense que dans les grands centres, congestion, feux de circulation, problèmes de stationnement obligent à autant de temps de déplacement pour une plus courte distance.
L’endroit ne sied certainement pas à tous, mais dans la balance des inconvénients ils sont quand même légion à y trouver leur compte ce qui ne dément pas de la qualité du lieu. La liste d’attente est encore loin d’être épurée.
Séjourné du 3 au 10 septembre 2021 (7 nuits)