Dans les années 50, ils évoluaient dans l’ancien Colisée du parc de l’exposition. Aujourd’hui, les Lions de Trois-Rivières ressuscitent et rugissent dans un nouveau Colisée moderne qui était depuis longtemps attendu. Au terme d’une longue saga quant à sa construction, le nouvel amphithéâtre séduit, voire même se distingue à plus d’un égard de son grand frère le Centre Videotron de Québec.
Entre le trifluvien de naissance et le québécois d’adoption que j’ai été, mon cœur balance incontestablement vers le Colisée Vidéotron de Trois-Rivières qui répond à des ambitions bien équilibrées et sans excès d’optimisme non assouvi comme son grand frère de la Capitale-Nationale.
30M $ pour l’un vs 400M $ pour l’autre qui est toujours orphelin d’une équipe des ligues majeures tel que promis pour justifier sa construction. Voilà qui est bien cher pour la seule tenue d’un légendaire tournoi pee-wee et le maintien d’une équipe junior majeure.
Avec sa capacité d’un peu moins de 5 000 spectateurs, l’arène trifluvienne offre meilleure ambiance avec moins de places inoccupées qu’un vaste amphithéâtre souvent rempli à moitié de sa capacité.
Qui plus est, l’équipe de hockey des Lions est de calibre supérieur à celle des Remparts de Québec. Il fallait être présent au début novembre à la première victoire historique à domicile des joueurs de la East Coast Hockey League – ECHL pour pouvoir apprécier le calibre de jeu qui se rapproche bien plus des grandes ligues majeures plutôt que des mineures.
Les joueurs sont plus costauds, plus rapides et plus aguerris au jeu ce qui offre un spectacle quand même de haut niveau, peut-être même mieux apprécié que la disette de la sainte-flanelle en cette saison 2021/2022 où il n’y a rien pour nous tenir en haleine comme ce fut le cas lors de notre soirée-découverte. On aura eu droit à un match enlevant avec prolongation de 7 minutes à 3 joueurs, suivi d’une séquence de tirs aux buts pour sceller la victoire de l’équipe locale. Quel match !!!
NOSTALGIE DU PASSÉ
Heureux de découvrir la nouveauté certes, mais nostalgique du passé de l’ancien Colisée toujours vivant quand même. (aujourd’hui nommé Colisée Jean-Guy Talbot) Construit en 1938 au cœur du parc de l’Exposition, le vieil amphithéâtre de seulement 2 700 sièges et 800 places debout aura pris du galon avec le nouveau et ses 4 500 sièges incluant 20 loges corporatives et 2 salons VIP. La petite patinoire adjacente offre aussi un modeste 250 places pour pratiques et ligues « de garage ».
Je suis retourné voir ce souvenir d’enfance, non pas pour « sentir la sueur dans la chambre des joueurs », mais en guise de réminiscence de cette époque où mon père, m’amenait à des parties d’après-midi faisant salle comble. Je ne me souviens pas d’avoir suivi le jeu, mais je me rappelle que l’enceinte était envahie de fumée. Et oui, la cigarette n’était pas proscrite à l’époque.
Petit que j’étais, je trouvais l’endroit immense d’autant plus que je jouais mon hockey de quartier sur des patinoires extérieures avec comme banc de joueurs un semblant de cabanon de bois digne d’un abribus. Je m’y suis revu devant le filet, comme gardien de but des Écureuils de St-Jean-Baptiste de Lasalle lors de tournois pee-wee.
Au vieux Colisée, les Zamboni n’existaient pas. Je revois les préposés gratter la glace tel un ballet artistique tandis que l’arrosage de la glace se faisait en poussant des charriots avec barils d’eau. C’était moderne pour l’époque alors que nous grattions/pelletions nous-même la glace souvent inégale arrosée à grand coup de boyau souvent par froid polaire.
En revisitant sur place et dans ma mémoire ce passé, je réalise que le nouveau Colisée moderne est aussi d’un juste gabarit pour rassembler/animer une communauté derrière une bonne équipe. La ville de Québec aura plutôt raté l’occasion de perpétuer le vieux Colisée Pepsi dans ce même esprit en optant pour une vision trop ambitieuse.
Visité le 6 novembre 2021